Après l’interview d’Anne-Cécile Turner publiée hier, nous continuons notre série de portraits de femmes engagées dans la prévention de la pollution plastique, à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Océan.
Notre invitée du jour est Marion Cabridens, responsable de la collecte de fonds pour Surfrider Foundation Europe.
Marion, à toi la parole !
Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ? En quoi votre métier vous permet-il de contribuer à la protection de l’océan ?
Je m’appelle Marion Cabridens, je suis originaire de la côte basque, et engagée dans des projets environnementaux ou solidaires depuis quinze ans. Le contact avec l’océan est un mode de vie pour moi, source d’énergie, terrain de jeu, de joies intenses…et j’ai à cœur de m’engager à préserver ce milieu.
Je suis responsable de la collecte de fonds pour Surfrider Foundation Europe, mon métier consiste donc à lever des fonds pour financer les projets de notre organisation. Mon métier ne contribue donc pas directement à protéger l’océan mais plutôt à faciliter la réalisation de projets. C’est un métier fantastique qui lie passion, engagement, persévérance et de l’humain avant tout !
Quelles solutions concrètes votre organisation met-elle en œuvre pour résoudre le problème de la pollution plastique ?
Surfrider Foundation Europe est une ONG de protection de l’océan qui agit contre la pollution plastique depuis plus de 25 ans. Notre objectif est de réduire cette pollution à la source et nous agissons sur différents leviers : campagne de sensibilisation du public, mobilisation de notre réseau bénévole partout en Europe, collectes de déchets sur les plages, projets de sciences participatives pour recueillir de la donnée sur les types et sources de pollutions pour pouvoir agir en connaissance de cause, projets scientifiques en rivière, lobbying règlementaire et industriel…
Par exemple, Surfrider a fortement contribué à la stratégie de l’UE sur le plastique à usage unique pour faire interdire ou mettre à l’agenda toutes sortes d’objets en plastique que l’on retrouve dans les rivières et océans (bouteilles, pailles, coton-tiges, couverts en plastiques, emballages alimentaires…).
Nous lançons d’ailleurs cette année une grande campagne pour un océan sans plastique avec un double objectif : d’une part continuer à agir pour mettre fin au plastique à usage unique quand des alternatives durables existent ; et d’autre part, être lanceurs d’alerte sur la question des microplastiques, pollution invisible mais enjeu majeur pour l’environnement et la santé.
Quelles seraient selon-vous la ou les solutions à développer dans un futur proche pour parvenir à résoudre le problème au rythme et à l’échelle qui s’imposent ?
Très honnêtement, au rythme et à l’échelle qui s’imposent la solution est de refuser le plastique à usage unique quand les alternatives durables existent, c’est une question de bon sens : utiliser un sac en tissu, une gourde, un mug, consommer en vrac et local…mais la responsabilité ne doit pas peser uniquement sur le citoyen, il faut l’engagement de tous, citoyens, institutions pour adopter les bonnes règlementations et entreprises pour innover de façon responsable en concevant des produits respectueux de l’environnement ( de la conception des produits, en passant par leur utilisation et leur fin de vie).
Il s’agit en réalité de changer de modèle de société pour replacer l’humain, l’environnement, la solidarité, l’intelligence collective au cœur du système.
Marion Cabridens est responsable de la collecte de fonds pour Surfrider Foundation Europe.