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La règle des 5R ? La règle d’or « Refuse, reduce, reuse, recycle, rot » ou « refuser, réduire, réutiliser, recycler et rendre à la terre » vient de l’ouvrage  Zéro déchet  de Béa Johnson, et permet de structurer une démarche pour réduire nos déchets, y compris plastiques.

La règle de 5R :

Refuser

C’est le premier R de la règle des 5R. Il s’agit simplement de dire non à ce dont nous n’avons peut-être pas besoin, en se demandant si le produit considéré nous est vraiment utile.

Une étude (disponible ici) a par ailleurs interrogé 24 000 personnes sur 24 pays mettant en évidence une évolution des comportements qui visent à éviter les déchets plastiques. En 2021, 44% des personnes ont répondu qu’elles évitaient d’acheter les produits avec beaucoup d’emballage, comparé à 39% des personnes en 2019. En France, 47% des consommateurs ont répondu en 2021 qu’ils rejetaient les emballages plastiques “excessifs”. Malgré les limites de l’étude, l’évolution des chiffres obtenus montre tout de même une conscience et une motivation croissante à refuser certains plastiques.

💡 Le saviez-vous ? Selon la Loi Climat & Résilience, depuis le 1er juillet 2022, il n’est plus autorisé de fournir un échantillon à un consommateur dans le cadre le cadre d’une démarche commerciale, sauf si celui-ci en fait la demande.

reduire

Pour lutter efficacement contre les déchets plastiques, la meilleure solution est d’en produire le minimum possible. Ce que l’on ne peut refuser, on va chercher à le réduire. Cela nécessite de questionner les usages, d’interroger son mode de consommation, d’acheter moins mais mieux, de faire durer les choses…

Le guide Zéro déchet, zéro gaspi de Zero Waste France propose la méthode BISOU pour questionner les actes de consommation :

B comme Besoin : à quel besoin répond-il ?

I comme Immédiat : puis-je attendre quelques jours avant de me décider ?

S comme Semblable : ai-je déjà un objet qui a cette utilité ?

O comme Origine : quelle est l’origine de ce produit ?

U comme Utile : cet objet va-t-il m’apporter un confort primordial ?

Si cette méthode s’applique surtout aux choix du consommateur, on peut néanmoins se poser des questions similaires à l’échelle des entreprises : A quels besoins répond X produit ? Quelles sont ces raisons d’être ? Peut-on y répondre d’autres manières ? Comment réduire ses fonctions à l’essentiel ?

Parmi les pistes de réduction, on peut chercher à limiter les suremballages, mais aussi la “sur-qualité” des produits. En effet, alors que les plastiques présentent de nombreux avantages et des propriétés de plus en plus poussées, on observe le développement d’exigences démesurées. Réduire, c’est chercher à atteindre le “juste emballage” ; éco responsable et avec des propriétés satisfaisantes, mais qui ne sont pas surdimensionnées. C’est aussi réduire l’achat du neuf. Considérer le recours à la seconde main ou au reconditionné. Ou encore réduire l’impact du transport en achetant des produits locaux.

Pour lire le guide complet, c’est par ici !

reutiliser

Qu’est-ce que réutiliser, qu’est-ce que réemployer ? La distinction entre ces deux mots est parfois difficile à appréhender. Celle-ci réside en réalité par le passage ou non du bien par le statut de déchet dans sa fin de vie. Là où un bien réutilisé aura été considéré à un stade de sa vie comme un “déchet usagé”, un produit réemployé ne sera pas considéré à l’état de déchet même entre deux cycles d’utilisation.

Les définitions suivantes du Code de l’environnement (art. L541-1-1) permettent d’ailleurs de réaliser cette distinction :

→ Réemploi :

Toute opération par laquelle des substances, matières ou produits qui ne sont pas des déchets sont utilisés de nouveau pour un usage identique à celui pour lequel ils avaient été conçus.

→ Réutilisation :

Toute opération par laquelle des substances, matières ou produits qui sont devenus des déchets sont utilisés de nouveau.

On identifie 2 modèles différents de réemploi :

La recharge : L’emballage appartient au consommateur. Il est rechargé chez lui au domicile ou au magasin. Les tendances de la recharge sont : la personnalisation des emballages, la recharge automatique par abonnement ou encore la personnalisation des systèmes de distribution (choix de la quantité, choix d’arômes…)

Le retour : La propriété de l’emballage est transmise à l’entreprise lors du retour depuis le domicile (système de collecte) ou lorsque celui-ci est rapporté en magasin. Le vendeur se charge de le laver et de le remettre à disposition pour un usage identique. Les tendances du retour sont : le partage des infrastructures par les entreprises, l’utilisation de systèmes de suivi intelligents (notamment pour contrôler le versement des consignes), ou encore la vente de l’emballage en tant que service pour amortir les coûts logistiques.

𝐏𝐨𝐮𝐫 𝐞𝐧 𝐬𝐚𝐯𝐨𝐢𝐫 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐢𝐧𝐯𝐢𝐭𝐨𝐧𝐬 𝐚̀ 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐮𝐥𝐭𝐞𝐫 :
Le rapport “l’innovation en amont, un guide pour les solutions d’emballages” publié en 2020 par la Fondation Ellen Mac Arthur
L’article de l’Ademe “le réemploi et la réutilisation

Attention, certains matériaux ne peuvent être recyclés à l’infini, et nécessitent à chaque fois l’ajout de matières premières. C’est par exemple le cas du plastique. D’autres, s’ils sont techniquement recyclables à l’infini, consomment beaucoup d’énergie pour régénérer la matière. C’est par exemple le cas du verre, chauffé dans des fours à 1500°C… Ainsi, la priorité reste de réduire notre utilisation à la source.

𝗘𝘁 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗹𝗲 𝗽𝗹𝗮𝘀𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲 ? 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐢𝐧𝐯𝐢𝐭𝐨𝐧𝐬 𝐚̀ 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐮𝐥𝐭𝐞𝐫 :
La fiche technique que nous avons réalisée dans le cadre de notre mission BeMed.
Le site de M. & Mme Recyclage ♻️, une vraie mine d’informations sur le sujet pour démêler le vrai du faux.

recycler

Recycler, c’est l’avant dernier R de la règle des 5R. Il s’agit alors de réintégrer les matériaux d’un produit en fin de vie, à un nouveau produit. Cela permet de repartir sur un nouveau cycle de vie, à partir d’un matériau qui n’est pas vierge. S’il n’existe pas de définition universelle du recyclage, nous pouvons nous appuyer sur la définition européenne pour affiner notre compréhension du sujet :

→ Recyclage :

Toute opération de valorisation par laquelle les déchets sont retraités en produits, matières ou substances aux fins de leur fonction initiale ou à d’autres fins. Cela inclut le retraitement des matières organiques, mais n’inclut pas la valorisation énergétique, la conversion pour l’utilisation comme combustible ou pour des opérations de remblayage [Directive 2008/98/CE]

Pourquoi recycler ?

Pour : 

Réduire nos déchets, et leur pollution inhérente.
Préserver les ressources naturelles, la matière recyclée permettant de réduire celle que l’on doit extraire.
Faire des économies et créer des emplois locaux sur un territoire.
Imiter la nature et son fonctionnement en boucles fermées : dans la nature, les déchets n’existent pas et la matière est en permanence transformée.

Recyclable vs Recyclé : quand on parle d’un emballage, on entend parfois dire qu’il est recyclable, mais ceci ne veut pas dire pour autant qu’il sera effectivement recyclé à 100%. 

En effet pour être recyclé, il faut que l’emballage soit :

Collecté, par exemple en le jetant dans une poubelle jaune.

Trié, en centre de tri en fonction de sa matière

– Préparé, que les différents éléments soient séparés, que la matière soit lavée et broyée
– Régénéré, la matière première est recyclée et peut ensuite ré-intégrer un nouveau produit

rendre a la terre

Rendre à la Terre une partie des ressources qu’on y a prélevées, c’est la dernier R de la règle des 5R. C’est l’étape de valorisation des déchets. Le compost est une solution de plus en plus plébiscitée pour réduire le volume de ses poubelles : en maison ou en appartement, à la campagne comme en ville grâce aux composteurs communs, vous pouvez valoriser vos déchets végétaux, les coquilles d’œufs, le marc de café… et les emballages biodégradables/compostables ?

Pour y voir plus clair sur le sujet, reprenons quelques définitions :

Le compostage : c’est un procédé de transformation de matières fermentescibles (qui peuvent entrer en fermentation) dans des conditions contrôlées de température, de pression et/ou en présence de micro-organismes. Il permet l’obtention d’une matière fertilisante, le compost. En France, des normes définissent les critères de compostabilité des différents matériaux, en conditions industrielles et en conditions domestiques.

Les matières biodégradables : ce sont les matières pouvant être dégradées en un temps raisonnable par des organismes vivants, en eau, CO2, méthane et éventuellement en résidus non toxiques (par exemple en biomasse). Ainsi, les propriétés de biodégradabilité ne dépendent pas uniquement de la matière première d’un emballage, et ne permettent pas la valorisation.

Ainsi tout emballage biodégradable n’est pas forcément compostable ! De plus, ces transformations dépendent des paramètres du milieu ; en cas de fuite dans l’océan par exemple, un plastique biodégradable ou compostable pourrait persister bien plus longtemps que dans les conditions d’un laboratoire ou d’un composteur. La priorité reste donc de réduire l’utilisation des plastiques à la source, et pour cela nous vous renvoyons vers les autres R de la règle des 5R: 1er R – Refuser, 2ème R -Réduire…

Pour aller plus loin et découvrir les enjeux autour des sacs plastiques compostables, jetez un œil à cet article de Actu Environnement.

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